*Stelle - Estelle Bordaçarre
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Stelle*

*(allemand) <-, -n> [ˈʃtɛlə] SUBST f : lieu, endroit, passage

Création 2023 Cie Emoi | Estelle Bordaçarre Danse | Théâtre

Stelle est un travail de mémoire, une stèle posée à la mémoire enfouie de mon père,
ensevelie sous les décombres de la maladie d’Alzheimer.

Conception et interprétation : Estelle Bordaçarre | Danse : Maki Watanabe
Création sonore : Annabelle Playe | Création lumière : Jaco Bidermann | Création vidéo : Catherine Pamart

Avec le soutien d’Anis Gras, le lieu de l’autre (94), du Théâtre de Bagnols-les-Bains (48),
et du Fonds SACD Musique de scène

Production / Diffusion : Peggy Riess – peggy.riess1@gmail.com 06 80 55 23 92

L’équipe

ESTELLE BORDAÇARRE

comédienne-danseuse, metteuse en scène

Elle enseigne la danse-théâtre depuis 20 ans ans. Parmi ses créations récentes : Rien (2011-2019), Si on n’avait pas la mer (2011-2013), Genre(s) (2011), Grand’ peur et Misère du IIIe Reich ( 2009), Home (2005), etc…

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ANNABELLE PLAYE

artiste pluridisciplinaire

Sa musique oscille entre électroacoustique, drone et noise. Sa recherche compositionnelle s’articule autour du timbre, de la physicalité du son avec une attention particulière à la structure musicale.

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MAKI WATANABE

danseuse butô, chorégraphe

Elle propose de nombreuses performances improvisées et expérimentales ainsi que des créations. Parallèlement, elle danse dans les pièces de chorégraphes Gyohei Zaitsu, Naomi Mutho, etc.

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CATHERINE PAMART

vidéaste, chef opératrice, réalisatrice

Après des études en section image (diplômée de la FEMIS en 2004), elle travaille en tant que chef opératrice sur des projets de fiction ou des documentaires. Voulant explorer d’autres univers, elle s’est aussi tournée vers le spectacle vivant.

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JACO BIDERMANN

scénographe et créateur lumière

Après avoir étudié la photographie à l’école nationale Louis Lumière et pratiqué le métier de photographe quelques années, ce sont les rencontres qui l’ont amené petit à petit à la lumière scénique.

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Que reste-t-il de nous-même quand l’autre pourtant si proche ne nous reconnaît plus ?
Que reste-t-il de l’autre quand nous-même ne le reconnaissons plus ?
Des images – comme des traces. Un corps – jusqu’au dernier souffle. Une histoire – à réinventer. Des mots – pour passer. Un lieu où être – avoir été.

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Quand la vie s’en mêle

[…] Confrontée à à la gravité des symptômes de mon père, je décide de m’engager sur l’écriture théâtrale d’un récit autobiographique où se mêlent la danse, le théâtre, l’image, la musique.

La maladie fait naître en moi une myriade de questions : la mémoire, l’effacement, l’enfance, l’oubli, le rapport à autrui, la trace – la trace sur le corps, la trace dans le corps, la trace des corps, le corps comme lieu des mémoires […]

Une écriture de l’intime

[…] Stelle est une écriture de l’intime. De nos intimes.

En juin 2019, la maladie de mon père s’empare de moi et je décide de m’emparer d’elle. Des mots ont commencé à se déposer sur le modèle du journal intime. Traverser la douleur, oser l’écriture du je pour aller vers l’autre.

Écrire s’est imposé à moi le jour où j’ai admis la gravité de ce qui se produisait sous mes yeux, l’enlisement de mon père et de son entourage dans la maladie d’Alzheimer. […]

La lettre au père

La Lettre au père est une adresse à mon père malade. Atteint de la maladie d’Alzheimer, il va vers son déclin. L’écriture se veut ciselée, répétitive, féroce et parfois tendre.
Colonne vertébrale de l’écriture narrative de Stelle, la Lettre au père soutient toute la durée du spectacle selon différents registres de transmission : elle est tour à tour diffusée et accompagne la danse – lue à voix haute – ou encore projetée sur mon propre corps et sur toutes les surfaces de l’espace scénique.

Le « Corps-mémoire »

La démarche artistique de Stelle est une mise en partage d’un réel intime par l’emploi de différents outils narratifs. La déclinaison opérée par la danse, la vidéo, la musique ouvre à une lecture poétique et universelle de cette variation sur le thème de la disparition.

La danse

Stelle est née d’une rupture. C’est dans le corps que la maladie a fait effraction, c’est par lui que quelque chose doit se parler pour pouvoir se réparer. L’écriture chorégraphique puise ses sources dans celles de la danse butô, art de la lenteur, de l’introspection, mais aussi du surgissement du geste instantané déshabillé de tout caractère narratif. La danse butô est peut-être par excellence le lieu des métamorphoses et des réminiscences.

« Pour moi, la recherche de la danse butô se développe et s’approfondit dans une exploration de soi, de son existence, de la vie humaine, en relation avec les autres, le quotidien, la société, la nature et l’univers – avec en parallèle une étude constante de son propre corps qui est unique. Le corps, matière de la danse butô est là comme une pierre posée sur la terre par hasard. » Maki Watanabe, danseuse butô

La vidéo

C’est en sortant d’une exposition de Christian Boltanski que j’ai eu l’envie d’utiliser les images comme trace d’un passé toujours présent. Elles viennent signifier le passage du temps, les métamorphoses de l’âge, les passages d’une mémoire à une autre, d’une trace à une autre trace. Elles viennent signifier le surgissement de la mémoire autant que nos oublis. Images d’un passé intime et collectif, images de l’enfance, lieux, paysages, évènements. Les images sont projetées sur un tissu non tissé coupant l’espace scénique en deux dans les sens de son ouverture. Elles le sont aussi sur le corps, sur le sol et dans tout l’espace.

« Mon corps modèle les choses et les choses modèlent mon corps » Maurice Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception

La musique

« C’est autour des notions de temporalités, d’espace et de physicalité du son que je creuse mon sillon. Les masses sonores peuvent se rompre brutalement pour laisser place au silence ou à un trait ténu et minimaliste. Il s’agit de créer à travers des ruptures plein/vide, des nuances dynamiques forte/pianissimo, une perte de repères et un engagement du corps dans l’écoute. La notion d’espace s’exprime à travers du son monophonique et stéréophonique, des réverbérations et compressions accentuant la sensation d’éloignement, de rapprochement, d’espaces ouverts ou clos, immenses ou étroits, intérieurs ou cosmiques. Ces directions de recherche coïncident avec le projet Stelle qui s’articule autour de la désorientation, le filtre ou l’éloignement, la perte de repères ou la perte tout court. » Annabelle Playe, musicienne

Calendrier

juillet 2022 · 6 jours au Théâtre de Bagnols-les-Bains (48)

octobre 2022 · 7 jours à Anis Gras, le lieu de l’autre (94)

2023 · 2 résidences de 6 jours (en cours)

du 30 novembre au 2 décembre 2023 à Anis Gras

du 20 au 25 janvier 2025