*Le Projet-Home, La folie en question.
Le Projet-Home est un chantier de création artistique, de recherche et de transmission autour de la folie. Le Projet-Home et Rien sont une invitation à poser un regard sur l’autre, l’autre singulier, pas fini, défaillant, fragile, unique. Si Rien raconte l’histoire d’une quête d’identité, Le Projet-Home pose la question d’une l’identité mise à mal, bousculée, basculée.
Poser la question de la folie, c’est poser la question de la limite.
Limite : « Frontière entre deux territoires contigus ».
De quel territoire sommes-nous ? D’où sommes-nous et où nous situons-nous ? De quelle marge, de quel côté du bord de la raison ?
C’est où être fou?
Les deux volets du Projet-Home
- « Si on n’avait pas la mer », une création théâtrale pour 5 personnages et un chœur, d’après Home, un texte de David Storey traduit par Marguerite Duras. Mise en scène par Estelle Bordaçarre.
- « Le Mobile-Home », des ateliers de créations artistiques (écriture, théâtre, danse) destinés à des patients en structure psychiatrique ou de soins.
Si on n’avait pas la mer : un voyage intime et collectif autour de la folie
1er volet du Projet-Home d’après Home, un texte de David Storey traduit par Marguerite Duras. Création courte pour cinq personnages et un chœur.
Bertille Lasseron, Ehpad Ste Monique, Paris 14e
Erika Haglund, Institut Medico Professionnel de l’Haÿ-les-Roses
C’est une maison, une cantine, une salle d’attente, un jardin d’hôpital psychiatrique, ou bien peut-être une île.
Ils sont 13 au dedans. Nous sommes au dehors. En partage de regards.
Ils sont en dedans, à se mouvoir sans un mot, à se rencontrer lentement, à voir au-delà. Nous entrons nous sommes là, et ailleurs. Une multitude.
Imperceptiblement la parole prend corps, petite voleuse de silence, comme si nous entrions avec elle par effraction dans la pensée de chacun de ces passants.
Il y a les chaises, symboles de l’agencement incertain des choses et des êtres, remparts au vide qui les guette sans cesse.
Là, tout est fragile, ténu, suspendu, et les quelques mots qui se disent ne sont qu’un moyen comme un autre de taire l’indicible.
La douleur d’être et/ou de n’être pas.
Le Mobile-Home : un voyage à inventer ensemble
2e volet du Projet-Home ; Le Mobil(e)-Home, ce sont des ateliers artistiques (écriture, théâtre) pour des patients en structure psychiatrique.
Gaëlle, d’après Si on n’avait pas la mer, m.e.s: E. Bordaçarre
Les ateliers sont un espace de partage et de rencontre.
- C’est l’espace de la relation à soi et à l’autre.
- C’est donner la parole, permettre au patient d’être un créateur, c’est-à-dire sujet et acteur de sa propre existence.
- C’est dire que nous sommes tous capables d’agir sur le monde, qui que l’on soit.
- C’est (donner à) écouter, (donner à) parler, (donner à) voir. Autrement.
- C’est pour le soignant, la possibilité de sortir de la relation malade/soignant, et de regarder le patient d’un autre point de vue, du point de vue de sa création.